Abstract: We present and analyze here a field of linguistics which has been barely theorized until now, that is to say the linguistics of the signifier. By "linguistics of the signifier" we mean those studies which express the hypothesis that there is, at various levels, a motivated link between the signifier and the signified. We will study from this point of view the Guillaumean theory of the "signifié de puissance", which assumes that a grammatical signifier has just one signified, the cognematics of Didier Bottineau, which assumes that some submorphemes correspond, in certain precise cases, to semantic invariants, and phonosymbolism, which assumes, again in certain specific cases, that the signifier reflects the signified.
Key words: linguistics of the signifier, psychomecanics of language, signifié de puissance, cogneme, phonosymbolism.
1. Introduction
Nous nous proposons d'analyser un courant de la linguistique qui n'a été jusqu'à maintenant que peu théorisé comme tel, à savoir ce qu'on peut appeler la linguistique du signifiant. Certes, l'appellation de « linguistique du signifiant » est répandue, au moins dans la linguistique francophone, et la linguistique du signifiant a donné lieu à un très grand nombre de publications avec la théorie du signifié de puissance de la psychomécanique du langage, ou, plus récemment, avec la théorie des cognèmes de Didier Bottineau, qui émettent toutes deux, à des degrés divers, un principe d'unicité entre le signifié et le signifiant (voir par exemple le recueil Morphosyntaxe et sémantique espagnoles, édité par Gilles Luquet en 2012, et, à l'intérieur, pour une approche historique de la linguistique du signifiant, l'article de Gabrielle Le Tallec-Lloret, « Linguistique du signe, linguistique du signifiant : de Mo.La.Che à la cognématique » (Le Tallec-Lloret 2012 : 15-38)). La linguistique du signifiant postule, pour le formuler de façon très générale, qu'il existe un lien entre le signifiant et le signifié. On peut donc d'emblée s'étonner que les études sur le phonosymbolisme ne soient pas rattachées à la linguistique du signifiant, alors que c'est justement le phonosymbolisme qui accorde la plus grande part de motivation au signifiant. Il convient par conséquent, d'après nous, de prendre en compte ce dernier dans la perspective d'une vraie linguistique du signifiant. Dès lors, la linguistique du signifiant comprend trois niveaux que nous présenterons et analyserons ici : un premier niveau où elle renvoie à l'unicité sémantique du signifiant grammatical (psychomécanique du langage) ; un second niveau où elle renvoie, sinon à l'unicité sémantique d'un signifiant submorphémique, du moins à la tendance de ce dernier à être porteur d'une même orientation sémantique (théorie des cognèmes de Didier Bottineau) ; et un troisième niveau où elle renvoie à l'idée que le signe est, dans certains cas, phonétiquement motivé (phonosymbolisme).
2. La psychomécanique du langage et la théorie du signifié de puissance
Pour la majorité des linguistes d'inspiration guillaumienne, un signifiant grammatical a un seul signifié, le signifié de puissance. Il convient de bien insister sur ces deux points pour commencer : « pour la majorité des linguistes d'inspiration guillaumienne », c'est-à-dire que certains linguistes d'inspiration guillaumienne ne prennent pas vraiment position sur le principe un signifiant grammatical / un signifié (tel est le cas, par exemple, de Bernard Pottier) ; « un signifiant grammatical a un seul signifié » : nous soulignons bien ici l'adjectif grammatical, afin d'éviter tout malentendu : aucun linguiste guillaumien n'affirme que des lexèmes homophones, par exemple, aient un même sens, et la théorie du signifié de puissance concerne uniquement les morphèmes.
L'hypothèse un signifié / un signifiant grammatical est présente chez Gustave Guillaume, par exemple, lorsque ce dernier s'intéresse aux morphèmes de l'imparfait (on se reportera, pour une description de l'imparfait, à Guillaume 1971 ou Guillaume 1974). Il s'agit pour Gustave Guillaume de montrer que, derrière les effets de sens multiples et parfois contradictoires de l'imparfait en discours, on retrouve un même invariant sémantique, un même signifié de langue. La théorie du signifié de puissance, on le voit, fait d'emblée intervenir la distinction langue / discours : du côté de ce dernier, l'accidentel et la multiplicité ; du côté de la langue, l'invariant et l'unicité. Ainsi, pour reprendre l'exemple de l'imparfait, ce dernier peut-il être défini comme un temps du passé qui consiste en un mélange de temps accompli et de temps en accomplissement. Cette définition, au caractère très vague, montre bien que le signifié de puissance doit être conçu comme un signifié d'une grande permissivité, qui peut donner lieu à des effets discursifs variés. Observons les phrases suivantes, qui représentent toutes des effets de sens de l'imparfait (d'après Monneret 2003a : 7778, dont nous reprenons les explications par la suite) :
(1) Quand j'entrai, Pierre lisait.
(2) Le lendemain je recevais une lettre de mon frère.
(3) S'il était là, il te répondrait.
(4) Je venais dire à Madame que le dîner était servi.
(5) Il était bien mignon, le gros bébé.
En (1), une partie du procès est accomplie et une autre partie reste à accomplir : c'est donc l'imparfait prototypique. En (2), l'accompli est très réduit et la partie prospective prédomine. En (3), l'imparfait n'a plus une valeur temporelle et la notion de passé est interprétée de façon modale : l'imparfait, en effet, « est apte à traduire l'antériorité logique qui existe entre l'hypothèse et sa conséquence » (ibid. : 77). Il en va de même en (4) et en (5), où l'imparfait a une valeur affective, et où « l'image de passé traduite par l'imparfait peut être interprétée en termes d'éloignement, comme établissant une distance du locuteur à l'allocutaire » ( ibid . : 78), d'où une valeur de politesse en (4) et une valeur hypocoristique en (5).
C'est justement la permissivité du signifié de puissance qui permet à ce dernier une grande créativité. Le changement linguistique peut être expliqué en partie dans cette perspective (avec, bien sûr, d'autres facteurs qui ne relèvent pas directement de la psychomécanique du langage) : à une innovation psychique correspond la recherche d'une sémiologie adéquate, et une sémiologie adéquate permet à une innovation psychique de s'instituer. Prenons l'exemple du morphème OU, dont nous notons simplement ici le signifiant. Ce dernier peut être, en français, conjonction (« Je te conseille d'apprendre l'allemand ou le suédois »), pronom relatif introduisant des relatives adjectives (« Padoue est une ville où j'ai été très heureux »), pronom relatif introduisant des relatives substantives (« J'irai où tu iras ») et pronom interrogatif (« Où est-ce que tu pars ? »). Si où pronom relatif introduisant des relatives adjectives ou substantives et où pronom interrogatif ont une même origine étymologique (le latin UBI), en revanche ce n'est pas le cas de ou conjonction, qui vient du latin AUT. Pourquoi et comment ces deux morphèmes, à la base distincts l'un de l'autre, ont-ils fini par s'unifier sous une même sémiologie ? C'est que la langue a bien senti que derrière ou conjonction et où pronom relatif ou interrogatif se retrouvait un même mouvement de pensée, mouvement de pensée qui va de l'interrogation partielle avec ou conjonction, qui pose une alternative entre deux éléments au moins, à la détermination avec où pronom relatif introduisant des relatives adjectives, qui pose un antécédent, et de la détermination indéfinie avec où pronom relatif introduisant des relatives substantives, qui a une valeur virtualisante (« J'irai où tu iras », c'est-à-dire n'importe où où tu iras), à l'interrogation totale avec où pronom interrogatif, comme nous l'avons récemment montré (Bidaud 2015). On retrouve derrière ce mouvement de pensée une variante du tenseur binaire radical (sur ce dernier, voir Guillaume 1973 : 200-201, Soutet 2003 et Soutet 2005), puisque le mouvement de pensée qui va de l'interrogation partielle à la détermination est un mouvement de pensée fermant, alors que le mouvement de pensée qui va de la détermination indéfinie à l'interrogation totale est un mouvement de pensée ouvrant. Si ou conjonction a donc une sémiologie identique à celle de où pronom relatif et interrogatif, c'est parce que ce rapprochement a été jugé congruent et que la langue a bien senti l'affinité existant entre ou conjonction et l'alternative partielle qu'il signifie et le mouvement de pensée de où pronom relatif, indéfini et interrogatif, et notamment avec ce dernier et l'interrogation totale à laquelle il renvoie. En effet, on a dès lors un premier mouvement de pensée fermant qui part de ou conjonction et de l'interrogation partielle, et un second mouvement de pensée ouvrant qui se finit avec où pronom interrogatif et l'interrogation totale, d'où un point de départ et un point d'arrivée proches (ou conjonction comme où pronom interrogatif signifient une forme d'interrogation), mais néanmoins différents (« principe de dissimilitude des isomorphes terminaux » (Soutet 2005)).
Gustave Guillaume l'a dit à plusieurs reprises : la loi qui règne en sémiologie est celle de la congruence et l'innovation linguistique est psychique avant d'être sémiologique ; du côté de la sémiologie, il n'y a que recherche d'adéquation. Comme le note Francis Tollis, Gustave Guillaume « reste persuadé que, d'une manière générale, les langues tendent à une certaine normalisation qui les pousse "à exprimer les identités psychiques sous des identités sémiologiques" » (Tollis 2005 : 17).
On sent bien que, dans certains cas, la langue n'a pas fini d'unifier sémiologiquement des identités psychiques. Parfois elle est sur le point de le faire ; tel est le cas, par exemple, en napolitain avec les formes cu 'avec' et cchiù 'plus' : toutes deux sont bien liées à l'idée d'augmentation, puisque cu et cchiù ajoutent un objet ou une entité à un premier objet ou une première entité.
L'une des caractéristiques du signifié de puissance est d'être cinétique, c'est-à-dire de correspondre à un mouvement de pensée. Le signifié, en effet, pour la psychomécanique du langage, n'est pas statique, mais se construit progressivement durant l'idéogénèse, cette dernière pouvant être définie comme le mouvement de pensée constructeur du signifié. Prenons l'exemple du verbe faire. Ce verbe a pour signifié de puissance le mouvement de pensée qui marche vers l'idée de « fabriquer ». Ainsi, tous les emplois de faire, que ce dernier soit factitif (« faire faire quelque chose à quelqu'un »), vicariant (« Je lui ai parlé, comme tu m'avais conseillé de le faire »), accompagné d'un complément (« faire un voyage ») ou signifie « fabriquer » (« Les castors font des barrages »), peuvent être ramenés à un même signifié cinétique. Ce signifié peut être interrompu plus ou moins tôt : s'il est interrompu au début de l'idéogénèse, faire est, par exemple, factitif ou vicariant et ne garde que l'idée générale d'activité ; s'il est interrompu tardivement, faire renvoie au contraire à une activité précise. On va, on le voit, du générique au spécifique : le sème générique d'activité est ici l'avant du sème spécifique d'activité matérielle, qui est plus précis.
Si le signifié est un mouvement de pensée, il se construit progressivement et, s'il se construit progressivement, il s'inscrit nécessairement dans le temps. Ce temps, qui est sous-jacent à toute activité de langage, est nommé par Gustave Guillaume « temps opératif ». Le temps opératif est donc un temps infiniment court mais réel, que l'on retrouve derrière toute activité de langage ; il s'agit d'un temps logique, nécessaire et mesurable, puisque parler, c'est-à-dire passer d'un vouloir-dire de départ à un dit d'arrivée, présuppose une durée, fût-elle infiniment courte, et que construire chaque signifié de l'acte de langage présuppose également une durée (sur le temps opératif, voir Guillaume 1987 : 12 ou Soutet 2011 : 142). Le signifié de puissance est donc opératif, c'est-à-dire qu'il se construit progressivement et est porté par du temps. Nous y reviendrons, car c'est là l'une des caractéristiques qui nous permettra de distinguer le signifié de puissance des cognèmes.
Le principe du signifié de puissance, on l'a assez peu dit, correspond à un principe de simplicité. Comme l'écrit Gilles Luquet, « une langue ne se donne à voir qu'à travers ses signifiants » (Luquet 2012 : 7). Or, le locuteur et l'enfant n'ont accès qu'à des signifiants, et si seul le signifiant se donne à voir pour eux, alors on peut effectivement émettre l'hypothèse selon laquelle ils rattachent l'ensemble des emplois d'un même morphème à un signifié unique et les rapprochent les uns des autres.
Tous les linguistes d'inspiration guillaumienne, on l'a rappelé, ne partagent pas la théorie du signifié de puissance, ou du moins ne s'appuient pas sur cette dernière. Tel est le cas de Bernard Pottier. À lire ce dernier, on voit bien que ce qui l'intéresse n'est pas de retrouver le mouvement de pensée propre à un seul signifiant, mais le mouvement de pensée propre à une succession d'idées. Si la linguistique de Bernard Pottier reste cinétique, il s'agit d'une linguistique opérative d'abord psychique, qui ne se préoccupe guère de l'identité sémiologique. C'est qu'elle se situe à un degré plus abstrait, où les concepts prédominent en quelque sorte sur la sémiologie (d'où un niveau noémique et indépendant des langues chez Bernard Pottier, niveau qui est absent de la psychomécanique du langage).
On sent les réticences que certains guillaumiens, pour ne pas parler des linguistes de façon plus générale, peuvent avoir à admettre l'idée qu'à un signifiant grammatical correspond un seul signifié. Même éclaircie comme nous espérons l'avoir fait, une telle théorie n'est pas sans se révéler problématique, car au fond, accepter l'idée qu'un signifiant grammatical n'ait qu'un seul signifié, n'est-ce pas donner trop de pouvoir au signifiant ? En effet, si un signifiant a un seul signifié, alors le signifiant orienterait en quelque sorte la marche de la pensée dans une certaine direction. Les problèmes surgissent ici : puisque les langues n'ont pas les mêmes identités sémiologiques, la construction des concepts est-elle alors différente selon les langues ? Si, par exemple, le français et l'italien n'ont pas, derrière les verbes faire et fare, les mêmes emplois, l'italien fare ayant un emploi permissif (« Fammi spiegare » 'Laisse-moi m'expliquer') que faire n'a pas en français, doit-on en conclure que le mouvement de pensée qui mène à l'idée de « fabriquer » est différent dans ces deux langues ? Ce serait, on le voit, accepter une hypothèse relativiste, hypothèse qui ne semble guère compatible avec l'universalisme sémantique sous-jacent à la linguistique de Bernard Pottier.
Mais il y a à cela une alternative : c'est de lire la théorie du signifié de puissance dans une perspective large et souple, c'est-à-dire de voir derrière l'unification sémiologique la trace de la reconnaissance d'un même mouvement de pensée orienté dans une certaine direction. C'est-à-dire que les emplois auxquels donne lieu le signifié de puissance ne sont que la manifestation sémiologique de la reconnaissance par la langue d'affinités psychiques de ces emplois avec un même mouvement de pensée, mais que le signifié de puissance n'est pas « excluant » : si faire et fare n'ont pas les mêmes emplois en français et en italien, cela ne signifie pas que l'avant logique de faire ne soit pas, comme c'est le cas pour fare en italien, le permissif, mais tout simplement que le français n'a pas unifié sous une même sémiologie faire et laisser, là où l'italien l'a fait. La marche de la pensée vers l'idée de « fabriquer » est la même dans les deux langues, mais le français et l'italien n'ont pas fait les mêmes choix sémiologiques.
3. La théorie des cognèmes
La théorie des cognèmes est beaucoup plus récente que celle du signifié de puissance. Elle a commencé à être développée par Didier Bottineau dans les années 2000. Elle part d'un constat (Bottineau 2003 : 185) :
Dans de très nombreuses langues naturelles, indo-européennes ou non, il apparaît que les grammèmes et, selon les cas, certains lexèmes, ne constituent pas des unités insécables mais des agglomérats de submorphèmes isolables qui, considérés individuellement, renvoient à des processus mentaux invariants, sortes de logiciels fondamentaux de la cognition que l'on a nommés cognèmes. En anglais on peut montrer que le I commun à is, this, which, in, -ing renvoie à un invariant de cet ordre, le même que celui du submorphème correspondant en allemand pour in, bin, ist, nicht, ich, mich, mir ; pour l'italien, di, qui, lì ; pour le chinois, ni allocutif ; pour le japonais, la particule prédicative i, le relateur ni ; pour le wolof, le formant de repérage spatial i qui s'accole au classificateur.
Dans chacun des cas évoqués, le cognème i renvoie à l'idée de fusion et de tout ce qui peut être dérivé de cette dernière : ainsi dans « A camel is a mammal », is permet de créer une relation de « fusion improvisée » et « l'énonciateur crée une relation nouvelle pour le co-énonciateur et le fait transiter d'un état mental pour lequel camel n'était pas lié à mammal par ce rapport hiérarchique à un nouvel état mental où c'est le cas » (Bottineau 2003 : 190-191).
Le cognème peut être défini comme une unité sémantique submorphémique qui oriente le sens du morphème dans lequel elle s'insère.
Quelques précisions s'imposent à présent afin d'éviter tout malentendu.
Tout d'abord, le cognème n'a pas de valeur automatique, c'està-dire que i, pour reprendre l'exemple que nous avons cité, ne signifie pas nécessairement la fusion dans l'ensemble des cas où il apparaît. Il est nécessaire que le contexte dans lequel apparaît le cognème soit pertinent pour que la valeur cognémique de ce dernier se déclenche, et le cognème n'est actualisé que dans des séries fermées (Bottineau 2006 : 145) :
Le grammème <i> est susceptible de se rapporter au cognème correspondant si et seulement si certaines conditions sont satisfaites : il doit exister un réseau d'alternances claires comme U-I-A (do, be, have ; to, in, at ; look, see, watch), [...] K-M (look vs loom, seek vs seem), et ces variables vocaliques doivent s'articuler dans un système dont l'unité fonctionnelle ou sémantique est établie, comme le système des auxiliaires grammaticaux ou celui des verbes de perception.
Si le cognème n'a pas de valeur automatique, il n'a pas non plus de valeur universelle, ce qui exclut tout point de vue phonosymbolique, comme le rappelle à de nombreuses reprises Didier Bottineau (2003 : 187 ; 2006 : 146 ; 2007 : 53 ; 2009 : 128), même si dans le cas de certains cognèmes il n'exclut pas une valeur phonosymbolique à l'origine. Ainsi, en ce qui concerne l'opposition i / a, où le fondement phonosymbolique paraît évident (Bottineau 2009 : 133) :
Les phonèmes /i/ et /a/ font l'objet d'une expérience sensori-motrice multimodale pour les locuteurs. D'une part, ils requièrent le contrôle d'un geste de fermeture pour i (réduction de l'écart langue / palais) et d'ouverture pour a (accroissement de l'écart langue / palais et abaissement conjoint de la mâchoire inférieure, mouvement qui crée l'espace de variation du degré d'aperture). Si la sémiogenèse dérive une valeur cognitive du processus moteur, il s'agira du contraste association (i) / dissociation (a), du couple contact / séparation, conjonction / disjonction, éventuellement proximité / distance (du point de vue résultatif, postérieur aux processus dynamiques).
Le cognème a une valeur combinatoire, c'est-à-dire que sa valeur dépend des cognèmes avec lesquels il se combine et qu'il entre dans un jeu d'opposition avec d'autres cognèmes ; ainsi i et a correspondent-ils à l'opposition proche / distant, et th et wh à l'opposition élément présent en mémoire / élément inconnu, chacun des cognèmes de la première série pouvant se combiner avec les cognèmes de la seconde. Comme le note Didier Bottineau (ibid. : 125) :
Le constat est que les alternances de marqueurs se structurent en apparence de manière cohérente en impliquant compositionnellement des éléments formateurs : le contraste i / a souligne l'opposition proximal / distal dans les couples this / that, which / what, les variations apophoniques verbales swim / swam. Le contraste th / wh souligne un couple anaphore (reprise d'une notion mémorisée, accessible et disponible en mémoire de travail) / cataphore (indisponibilité d'un tel souvenir) ; ce couple s'applique à divers domaines : there (lieu mémorisé) / where (lieu inconnu), then (moment mémorisé) / when (moment inconnu), this (déictique déterminé) / which (déictique indéterminé), etc.
On peut pour finir se demander si le cognème peut être considéré comme une sorte de « sous-signifié de puissance ».
Le cognème et le signifié de puissance se rapprochent certes : tous deux correspondent au principe un signifiant / un signifié et connaissent des conditions d'actualisation qui restreignent la portée du principe (entrer dans une série et dans un jeu d'opposition avec d'autres éléments pour prendre sa valeur en ce qui concerne le cognème, avoir une valeur morphémique en ce qui concerne le signifié de puissance, c'est-à-dire correspondre à un signifiant grammatical). Mais le cognème et le signifié de puissance s'opposent également : si le signifié de puissance a un caractère cinétique, le cognème semble être dépourvu de tout cinétisme. Il ne paraît pas possible, pour le dire sommairement, de déterminer des saisies pour le cognème, là où le signifié de puissance se laisse analyser dans cette perspective. En outre, le cognème a une valeur aussi bien grammaticale que lexicale, là où les guillaumiens ne cessent de rappeler que la théorie du signifié de puissance concerne uniquement les signifiants qui ont une valeur grammaticale et non les éléments du lexique.
Quoiqu'il en soit, la cognématique constitue un niveau d'analyse qui, dans la linguistique du signifiant, va encore en dessous du signifié de puissance.
4. Le phonosymbolisme
Il convient d'être prudent au moment de présenter le phonosymbolisme, afin d'éviter les caricatures qui sont faites de ce dernier. Nous définirons le phonosymbolisme comme « l'attribution d'une signification à un phonème ou à un trait distinctif » (Monneret 2003b : 98), ou, de façon plus générale encore, à un son. Précisons immédiatement que cette relation d'analogie entre le son et le sens (d'où la notion de « mimologie » chez Gérard Genette (1976)) n'a rien de systématique et qu'elle ne se produit que dans un nombre de cas limité ; autrement dit, si, dans l'opposition entre ici et là-bas, [i] renvoie à l'idée de proximité du fait de son degré d'aperture faible, alors que [a] renvoie à l'idée d'éloignement du fait de son aperture élevée, il n'est pas question néanmoins d'affirmer que [i] renvoie toujours à l'idée de proximité ou que [a] renvoie toujours à l'idée d'éloignement, bien loin de là.
Il apparaît toutefois, comme le note Jean-Michel Peterfalvi, que « certains sons se présentent avec une fréquence anormale dans certaines parties du lexique : notamment, i accompagne très fréquemment le sens de 'petitesse', a et o le sens de 'grandeur', ceci dans plusieurs langues » (Peterfalvi 1967 : 119). Et Jean-Michel Peterfalvi poursuit (ibid. 1967 : 120) :
Il existerait ainsi dans le vocabulaire un lien global de type statistique entre des sons et certaines significations. Il est donc vraisemblable que celui qui connaît la langue en question aura le sentiment d'une correspondance plus ou moins nécessaire entre ces deux aspects. [...] Pour le mettre en évidence, la technique consiste à proposer un choix parmi plusieurs sons (ou groupes de sons) susceptibles de convenir plus particulièrement à une langue donnée. Un exemple parmi beaucoup d'autres : Chastaing (1958) présente à des lycéens les néologismes Kugon et Kigen comme dénominations de deux objets de volumes différents. Sur 179 sujets, 174 déclarent que Kigen désigne l'objet le moins volumineux.
Comme le note Josette Larue-Tondeur (Larue-Tondeur, date d'édition inconnue : 1) : « Le symbolisme phonétique, à savoir l'attribution d'un sens aux sonorités, est souvent prudemment écarté des recherches linguistiques sous prétexte de scientificité parce que c'est un sujet délicat ».
Du point de vue de l'histoire des idées, la théorie de l'arbitraire du signe posée par Saussure dans le Cours de linguistique générale a entériné pour tout le vingtième siècle l'idée qu'entre le son et le sens il n'y avait aucun lien. Rappelons la formulation du Cours de linguistique générale (Saussure 1972 : 100) :
Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe linguistique est arbitraire.
Ainsi l'idée de « soeur » n'est liée par aucun rapport intérieur avec la suite de sons s-ö-r qui lui sert de signifiant ; il pourrait être aussi bien représenté par n'importe quelle autre : à preuve les différences entre les langues et l'existence même de langues différentes : le signifié « boeuf » a pour signifiant b-ö-f d'un côté de la frontière, et o-k-s (Ochs) de l'autre.
Si, comme le rappelle Gabrielle Le Tallec-Lloret (Le Tallec-Lloret 2012 : 16), on sait aujourd'hui que le Cours de linguistique générale ne représente pas exactement le point de vue de Saussure, l'un des premiers principes de toute linguistique « sérieuse » a toutefois été, dès lors, de partir du principe que le signe était arbitraire. Certes, de nombreux linguistes ont développé un point de vue opposé, par exemple, au début du vingtième siècle également, Jespersen (1928) ou Sapir (1991 [1929]). Parler de point de vue opposé n'est toutefois pas la formulation la plus exacte, puisque cela pourrait laisser entendre que les linguistes en question aient soutenu qu'à un son était lié un sens de façon systématique ; or il n'en est rien. Ainsi, tout en admettant qu'une part du lexique est immotivée, Jespersen affirme néanmoins qu'une autre part du lexique est motivée, ce qu'il formule de la façon suivante (Jespersen 1928 : 397) :
Yes, of course it would be absurd to maintain that all words at all times in all languages had a signification corresponding exactly to their sounds, each sound having a definite meaning once for all. But is there really much more logic in the opposite extreme, which denies any kind of sound symbolism (apart from the small class of evident echoisms or 'onomatopoeia') and sees in our words only a collection of wholly accidental and irrational associations of sound and meaning?2
Rappelons également qu'une discussion de l'arbitraire du signe se trouve dès 1928 dans les Principes de grammaire générale de Hjelmslev (1968 [1928] : 163-197).
Les linguistes, les philosophes ou les psychologues qui, durant le vingtième siècle, ont développé une approche phonosymbolique, sont restés isolés. Leurs travaux sont toutefois aujourd'hui reconnus ; on citera essentiellement les études de Maxime Chastaing (1958, 1962, 1964, 1965), Iván Fonagy (1983), Jean-Michel Peterfalvi (1970) ou Maurice Toussaint (1983).
Nombreux sont ceux qui pensent aujourd'hui que, dans un certain nombre de cas, il y a bien un lien entre le son et le sens. Il n'y a, pour s'en convaincre, qu'à regarder les numéros thématiques de revues consacrés au problème du phonosymbolisme ou à des problèmes connexes (voir par exemple, récemment, les volumes 1 et 2 de 2014 du Français moderne, « Formes de l'iconicité en langue française. Vers une linguistique analogique », et le volume 56 de 2011 de Studia Universitatis Babes-Bolyai. Philologia).
Rappelons qu'il existe deux positions au sujet du phonosymbolisme : une position « diachronique » et une position « synchronique ».
La position que nous qualifions de « diachronique » consiste à admettre qu'à l'origine le signe était motivé. Du point de vue de l'histoire des idées, on retrouve cette position dans la Summa quaestionum ordinarium d'Henri de Gand, dans le Traité de la formation mécanique des langues de De Brosses, dans la Grammaire de Condillac, ou dans les Notions élémentaires de linguistique de Charles Nodier. C'est également la position de Bernard Pottier (1981 : 58) :
Ce qui serait invraisemblable, ce serait que le signe fût arbitraire. Ce serait donner le Hasard comme explication de tout ce dont on ne saurait rendre compte. [...] L'hypothèse la plus cohérente serait que, à l'origine, les signes avaient leur propre motivation [...], et que peu à peu, comme c'est le cas pour des milliers de témoignages historiques qui remplissent les manuels, cette motivation s'est perdue.
La position « synchronique » consiste à poser que le phonosymbolisme est également présent dans les langues aujourd'hui : cette position suscite de nombreuses recherches à l'heure actuelle. Nous renvoyons notamment à l'ouvrage Ideophones de F. K. Erhard Voeltz et Christa Kilian-Hatz (Voeltz et Kilian-Hatz 2001), et à Sound symbolism de Leanne Hinton, Johanna Nichols et John J. Ohala (Hinton, Nichols et Ohala 2006).
Nous donnerons simplement ici quelques exemples de phonosymbolisme en français et dans les langues romanes, en nous restreignant à la classe des morphèmes.
La 1ère personne du singulier et du pluriel est davantage articulée vers l'arrière de la cavité buccale, c'est-à-dire tournée vers le locuteur, que la 2ème personne du singulier et du pluriel, qui est, elle, davantage articulée à l'avant de la cavité buccale, c'est-à-dire tournée vers l'interlocuteur, vers la personne à laquelle on parle : on opposera ainsi, en français, je, avec une prépalatale, et tu, avec une dentale ; nous, avec une dentale, et vous, avec une labio-dentale. Cette opposition est également présente en italien, espagnol et portugais : io, avec un recul du point d'articulation de [i] à [o], et donc un retour vers le moi, s'oppose à tu, et noi à voi en italien ; yo à tú et nosotros à vosotros en espagnol ; eu à tu et nós à vocês en portugais (sur le sujet, voir également Nobile 2012 : 213-232).
Quand il a une valeur phonosymbolique, [i] renvoie à l'idée de petitesse et de tout ce qui peut être dérivé de cette dernière, par exemple la proximité, alors que [a] renvoie au contraire à l'idée de grandeur et de tout ce qui peut être dérivé de cette dernière, dont l'éloignement. On opposera ainsi, dans le système des adverbes de lieu, l'adverbe ici, qui renvoie à la sphère du locuteur, et l'adverbe làbas, qui renvoie à quelque chose d'éloigné du locuteur. On notera que les deux [i] de ici s'opposent aux deux [a] de là-bas. Toujours en ce qui concerne les adverbes de lieu, on a en italien deux séries : une série qui/qua et une série lì/là. On oppose, à un premier niveau, des formes proches du locuteur, qui et qua, avec des consonnes vélaires formées à l'arrière de la cavité buccale, et des formes éloignées du locuteur, lì et là, avec des alvéolaires articulées plus à l'avant. Les formes en [i] renvoient, à un second niveau, à des espaces perçus comme délimités, et les formes en [a] à des espaces perçus comme non délimités et plus vagues, d'où l'opposition [i] / [a]. L'espagnol et le portugais opposent également des formes en [i] et en [a], qui renvoient respectivement à des espaces délimités et à des espaces non délimités (du moins dans les cas où l'opposition est pertinente, car certaines formes d'espagnol d'Amérique du Sud n'ont que les formes en [a]), et des formes proches du locuteur, avec des vélaires articulées à l'arrière (esp. aquí, acá / port. aqui, cá), et des formes éloignées du locuteur, formées plus à l'avant (esp. allí, allá / port. ali, là).
L'opposition voyelle fermée (proche du locuteur) / voyelle ouverte (éloigné du locuteur) se retrouve également, en espagnol et portugais, dans la série des démonstratifs : les démonstratifs espagnols esto et eso, qui renvoient respectivement à quelque chose de perçu comme proche du locuteur et de l'interlocuteur, s'opposent ainsi à aquello, qui renvoie à quelque chose de perçu comme éloigné du locuteur comme de l'interlocuteur, de la même façon que les démonstratifs portugais isto et isso s'opposent à aquilo.
Les diminutifs et les augmentatifs font également intervenir le phonosymbolisme. Si le diminutif et l'augmentatif n'ont plus guère de vitalité en français, ils renvoient toutefois essentiellement, en espagnol, à l'opposition petitesse / grandeur (et à tous les signifiés d'effet qui en dérivent), avec pour la petitesse des voyelles fermées ou plus fermées que pour la grandeur : les diminutifs -ito, -ino, -illo, -ín, -uco et -uelo s'opposent ainsi aux augmentatifs -azo, -ón et -ote. Il en va de même en portugais, où les diminutifs -ito, -zito, -inho et -zinho s'opposent à l'augmentatif -ão.
Les exemples pourraient être multipliés ; ceux que nous avons cités montrent bien, en tout cas, la présence du phonosymbolisme dans les morphèmes des langues romanes.
5. Conclusion
Il y a bien, en France, un courant, un « paradigme », qui correspond à ce qu'on peut appeler une « linguistique du signifiant », laquelle se caractérise par l'importance qu'elle accorde à ce dernier. Nous avons vu que la linguistique du signifiant comprenait trois niveaux essentiels que nous avons analysés ici : le niveau du signifié de puissance, le niveau du cognème, et un niveau phonosymbolique. Bien sûr, les linguistes qui s'intéressent à l'un de ces niveaux ne partagent pas nécessairement la perspective d'ensemble que nous avons définie ici. Il nous semble toutefois que la linguistique du signifiant englobe à la fois la théorie du signifié de puissance, la cognématique et le phonosymbolisme, qui tous postulent, à des degrés divers, un lien de motivation entre le signifiant et le signifié.
2 Il serait absurde de maintenir que tous les mots dans toutes les langues et à toutes les époques ont eu une signification qui correspondait exactement à leurs sons, chaque son ayant un sens défini une fois pour toutes. Mais y a-t-il vraiment beaucoup plus de logique dans la position opposée extrême, qui nie toute forme de symbolisme phonétique (à part dans le cas de la classe très restreinte des échoïsmes ou 'onomatopées') et qui ne voit dans nos mots qu'un ensemble d'associations complètement accidentelles et irrationnelles entre le son et le sens ? (Notre traduction).
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Samuel Bidaud1
1 Université de Reims ; samuel.bidaud@aliceadsl.fr.
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Copyright University of Oradea 2015
Abstract
We present and analyze here a field of linguistics which has been barely theorized until now, that is to say the linguistics of the signifier. By "linguistics of the signifier" we mean those studies which express the hypothesis that there is, at various levels, a motivated link between the signifier and the signified. We will study from this point of view the Guillaumean theory of the "signifié de puissance", which assumes that a grammatical signifier has just one signified, the cognematics of Didier Bottineau, which assumes that some submorphemes correspond, in certain precise cases, to semantic invariants, and phonosymbolism, which assumes, again in certain specific cases, that the signifier reflects the signified.
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