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RÉSUMÉ - La lettre apostolique de Jean-Paul II Sacramentorum sanctitatis tutela, publiée en 2001, révélait pour la première fois l'existence d'un document disciplinaire secret de la Sacrée Congrégation du Saint-Office remontant à 1962, soit l'Instruction Crimen sollicitationis. Étant donné le contexte, soit la crise résultant d'accusations d'abus sexuel lancées contre des prêtres et les accusations de complicité qui n'ont pas manqué de fuser dans les médias après la divulgation de ces normes de 1962, il semble qu'elles méritent de faire l'objet d'un examen plus attentif. L'A. commence par rendre compte de la nature et de la portée de l'Instruction, décrivant le crime de sollicitation et le distinguant de ce qu'il est convenu d'appeler le crimen pessimum. Puis il décrit très en détail les procédures requises par les normes lorsqu'il s'agit de juger de causes pénales impliquant de tels crimes. Enfin, il procède à une évaluation des normes elles-mêmes et, à la lumière de modifications des procédures qui ont résulté de la lettre apostolique de 2001, il formule certaines critiques de la notion actuelle de secret pontifical.
Introduction
On April 30, 2001, Pope John Paul II issued the apostolic letter Sacramentorum sanctitatis tutela, by which he promulgated norms governing the prosecution of certain more serious delicts reserved to the competence of the Congregation for the Doctrine of the Faith.1 The apostolic letter and its accompanying norms attracted widespread attention because of their inclusion among the reserved delicts offenses "against the sixth commandment of the Decalogue committed by a cleric with a minor below the age of eighteen,"2 and because of the letter's mention of "the Instruction Crimen sollicitationis addressed to all Patriarchs, Archbishops, Bishops, and other local ordinaries even of an Oriental Rite, on March 16, 1962" by the Sacred Congregation of the Holy Office, an instruction which also had touched on the delict of sexual abuse of minors by clergy.3 Interest in this 1962 instruction was heightened when it became known that it was a "secret" document, that is, that its recipients had been instructed that it was "to be diligently preserved in the secret archive of the curia for internal use, not to be published, and not to be elaborated on by any commentary,"4 and that participants in processes pursuant to its...