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Calme, absorbé, direct. Le garçon que l'on rencontre dans le hall absurdement vaste d'un hôtel lausannois intimide par la concentration qu'il met à vous saluer. Yeux bleus délavés, cheveux longs courant sur chemise en denim et casquette siglée de 12 étoiles cerclées qui pourraient être celles du drapeau européen, le Parisien engage sans manière les échanges, se fichant net du bien que l'on pense de Contre-temps.
Son deuxième album peut ainsi nous avoir subjugué, faire actuellement l'objet d'une hype si peu nuancée, le faisant envisager par certains comme le héraut nouveau d'une «pop d'auteur», Flavien Berger résiste aux compliments, préférant parler art, idées, «atelier», comme il dit. On se lance. Sans regret.
DERRIÈRE LES RIDEAUX
S'il ouvrait le sac qui attend à ses pieds, Berger dévoilerait des exemplaires cornés publiés en poche du roman Mrs Dalloway de Virginia Woolf ou du recueil Alcools de Guillaume Apollinaire. Monsieur a bon goût. Cela, on le savait. Aussi, il exhiberait un Pocket Piano Critter & Guitari qu'il trimballe partout en voyage, machine analogique rudimentaire dont les touches évoquent celles des harmoniques d'accordéon. Sur son téléphone attendent des sons capturés il y a peu sur le port du Havre. Plus loin encore dorment les claviers avec lesquels il se produisait live à la radio la veille au soir.
Dans trente minutes, le résident bruxellois, cadet d'une famille dans laquelle on compte cinéaste, monteur ou scénaristes, en aura terminé avec sa tournée promo en Romandie. Ce sera alors un...





